[INTERVIEW] Aurélien Rougerie : « J'aime avant tout positiver »

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C'est élevé au rang de capitaine des Bleus, en raison de l'absence de Thierry Dusautoir, qu'Aurélien Rougerie étrennera sa 65e sélection sous le maillot tricolore face au Canada dimanche (10 h 30). Il en faudrait plus pour le déstabiliser...

«Un blond capitaine des Bleus, ça vous fait penser à quelqu'un ? ». La question a surtout amusé Aurélien Rougerie qui, s'il connaissait la réponse (Rives évidemment), a gentiment renvoyé l'imprudent radio-reporter dans ses 22 mètres d'un hilarant : « Vous m'auriez posé la même question si j'avais été roux ? ».
Preuve que l'annonce, pour celui qui est devenu, de l'aveu même du sélectionneur, « le papa des lignes arrière », n'a pas chamboulé son quotidien. Ni son état d'esprit. C'est en effet détendu que l'habituel...capitaine de l'ASM Clermont ouvre cette parenthèse. Il a répondu à nos questions, avant d'aller se plonger tranquillement dans la culture locale, à la découverte d'un musée d'Auckland.
Vous voilà donc capitaine des Bleus... Oui (petit sourire). C'est une fierté, un honneur que je savoure. Par ailleurs, je sais ce que c'est (cette charge lui incombe depuis 2005 en club). Je ne vis pas cela comme un aboutissement. Je ne me suis jamais levé le matin en me disant : « Bon là, mon gars, il faut que tu deviennes capitaine des Bleus ! ». Non, j'assure l'intérim pendant l'absence de « Titi ». Voilà.
Pour vous, c'est clair, vous ne serez donc qu'un capitaine de soirée ? Disons un capitaine de semaine (rires). Je veux être à la hauteur de la confiance qui m'est accordée. Mais « Titi » reste notre capitaine. Il reprendra certainement ses droits après ce match. Mais cela ne m'empêchera pas de parler, de m'exprimer par la suite si j'en éprouve le besoin.
Comment avez-vous appris cette promotion ? Lundi, le sélectionneur m'a fait deux trois allusions sur mon possible déplacement à l'aile. Cela a été pour moi la première grosse information. Mardi, il m'a parlé du capitanat. Franchement, je ne m'y attendais pas du tout.
Vous allez encadrer une équipe sérieusement remaniée. Cela vous gêne-t-il ? Non, au contraire ! Les onze nouveaux vont avoir les crocs. Leur motivation sera toute trouvée. L'objectif sera clair : que Marc (Lièvremont, Ndlr) ait ensuite mal au crâne pour établir l'équipe qui jouera face aux Blacks. Ils voudront prouver que rien n'est figé, que la concurrence est bien là. C'est plutôt positif, non ?
Cela peut-il influer sur la façon d'aborder cette rencontre, après le Japon ? Ce sera effectivement peut-être plus simple en terme de combinaisons...On va essayer de jouer plus frontalement.
n Vous allez revenir à l'aile après deux ans au centre. Est-ce gênant ? Cela ne devrait pas être trop perturbant, j'ai occupé ce poste dix ans à Clermont et aussi en équipe de France. C'est un peu comme le vélo, cela ne s'oublie pas ! Mais j'ai intérêt à être concentré pour me trouver au bon endroit sur les combinaisons (sourires). Donc je porte cette semaine une attention particulière à mon placement.
n Vous avez pris la parole quand ça tanguait face au Japon. Comment expliquer ces 20 minutes folles ? C'est un point noir du caractère français. On ne sait pas faire comme les Blacks qui sont les maîtres en la matière. Eux, quand il faut enfoncer le clou, ils le font très bien. Nous, non. Est-ce dû à notre côté latin ? Peut-être (petite moue). En tout cas, c'est malheureux à dire mais je dresse le même constat que vous.
Les critiques ne se sont pas fait attendre... On n'est pas naïfs ! On sait bien que notre production a été insuffisante. Mais comme on dit, les chiens aboient, la caravane passe...
Comment le capitaine Rougerie va-t-il orienter son discours ? Je ne vais pas me transformer sous prétexte que j'aurai le brassard. Je resterai le même. Mon discours, le jour du match, je le ferai au feeling. Mais je sais aussi que le sérieux va monter crescendo.
Sans dramatiser ? Non, c'est exactement cela. J'aime positiver. Je ne recherche pas le négatif. Sinon, cela m'enfonce... Je crois que je suis un optimiste de nature. J 'essaie de véhiculer cette image au sein de l'équipe.
Vous évoquiez les Blacks. Sans faire injure aux Canadiens, ce match est forcément déjà dans les esprits, non ? On ne va pas dire le contraire. C'est le sommet de nos matches de poule. Avec tout ce qu'il y a autour... Mais ce ne doit être qu'une étape.
Ces Canadiens vous ont-ils surpris face au Tonga ? Oui, quand même. Le jeu n'est pas frustre. Il est plutôt séduisant par moments. Ils ont cherché les extérieurs et des renversements intéressants après les rucks. Et physiquement, ils sont costauds. Cela, on le savait. On n'a pas intérêt à les prendre de haut. On a payé pour savoir face aux Japonais. Là, on est prévenus. Il faudra d'emblée être dans le rythme et le conserver.
Oui, mais ils rejouent quatre jours après alors que vous avez eu plus d'une semaine de repos. Ce n'est pas très loyal... C'est vrai que c'est compliqué pour eux d'enchaîner. Mais ce n'est pas nous qui établissons les programmes ! On subit ce calendrier, même s'il joue en notre faveur. Mais c'est vrai que pour eux, ce n'est sans doute pas génial...
(*) Le précédent ailier jouant à Clermont (AS Montferrand à l'époque) devenu capitaine des Bleus était Philippe Saint-André, le prochain sélectionneur.

source: lamontagne.fr

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Serieux j'adore le franc parle de Aurélien Rougerie!!

Interview à son image ^^

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