Interviews Benjamin Kayser

lun, 11 juil 15:59:00 2011

Clermont a retrouvé le chemin de l’entraînement ce lundi matin et fait partie des derniers clubs à reprendre la préparation physique. C'est l’occasion pour le talonneur Benjamin Kayser, l’une des recrues auvergnates, de faire ses premiers pas sur le terrain annexe du stade Marcel-Michelin.

Benjamin, quelles sont vos impressions après votre premier entraînement sous vos nouvelles couleurs ?

Benjamin KAYSER: C’est une rentrée des classes en petit comité avec l’absence des internationaux mais c’est un vrai régal. Je suis ravi. C’est un nouveau challenge, j’ai hâte de réellement me mettre à travailler afin de m’épanouir à Clermont. Je sais que cela va prendre du temps, je vais devoir faire mes preuves, mais pour l’instant, tout très va bien.

Comment se passe votre intégration ?

B.K : Tout se passe extrêmement bien, les gars sont supers. Nous partons demain en stage pour trois jours, ce qui va nous permettre de tous bien nous connaître, de créer des liens. Je dois me montrer humble et travailleur, à l’image de l’équipe, et il n’y aura pas de problèmes. Je découvre une région, une ville, et c’est encore mieux que ce que je pensais. Les gens m’arrêtent dans la rue avec ma copine pour me souhaiter – tant à elle qu’à moi - la bienvenue, c’est inouï, ça me touche.

Vous aviez failli signer à Clermont il y a de cela quelques saisons, c’est un aboutissement ?

B.K : Il est clair que Clermont est une évidence. Je rattrape un choix que j’aurais dû orienter plus tôt dans ma carrière. Mais je vais arrêter de ressasser sur cette question. J’ai passé une super année au Stade Français ainsi qu’à Castres, je ne regrette rien. Le choix de venir ici s’est fait rapidement dans ma tête. A Clermont, tous les jours, à chaque entraînement, tu dois faire face à la concurrence internationale et ça, c’est une excellente chose pour progresser et travailler encore plus fort.

Vous succédez à Mario Ledesma, l’un des cadres de l’ASM, parti depuis au Stade Français, sentez-vous plus de pression du vos épaules ?

B.K: On ne peut bien évidemment pas nier qu’il laisse un grand vide derrière lui mais cela serait présomptueux et surtout trop rapide de dire que je lui succède. Et puis, il ne faut pas oublier le retour de Benoît Cabello à ce poste. Mario et moi sommes différents, mais je vais faire le maximum pour être à la hauteur.


Propos recueillis par Benjamin Pommier / Rugbyrama

http://fr.sports.yahoo.com/rugby/

mdr la tête !!!

« Chaque week-end a sa vérité ! »



Le prochain déplacement des « jaune et bleu » au stade de France aura un caractère particulier pour Benjamin Kayser qui a passé 7 saisons dans le club de la capitale, mais aussi pour Gerhard Vosloo qui n’a jamais eu l’occasion d’y fouler la pelouse. Les deux joueurs clermontois portent leur regard sur ce match et son contexte…

« Avec la double confrontation face à Leicester, ce match fait partie de ceux que j’ai surlignés sur mon calendrier. » lance en préambule, le talonneur clermontois qui garde « un attachement particulier » pour le Stade Français. « Même si celui-ci est en train de changer » modère l’un des hommes forts du pack auvergnat de ce début de saison. « Il n’y a plus le même président, ni les mêmes entraîneurs, ni les mêmes joueurs ni le même stade. Je reste très nostalgique du Stade Français… mais de celui d’il y a 5 ou 6 ans, c’est une autre époque.» Benjamin a désormais du sang « jaune et bleu » dans les veines et son début de saison tonitruant et le plaisir qu’il prend sur la pelouse avec ses nouveaux coéquipiers ne laisseront pas la place aux sentiments au moment de fouler une pelouse qu’il connaît bien. D’ailleurs pour l’encourager dans l’enceinte dionysienne, dans ses nouvelles couleurs, Benjamin pourra compter sur une bonne vingtaine de membres de sa famille, ce qui expliquait, ce matin, une joyeuse chasse aux invitations que menait le talon clermontois autour du casier des joueurs.



Des encouragements, les Auvergnats en auront bien besoin car, l’équipe parisienne semble désormais bien loin de celle qui alternait le bon et le médiocre en ce début de saison et la dernière performance des hommes de Cheika sur la pelouse du champion en titre plaide en la faveur d’une nette amélioration comme le confirme Benjamin. « Ils ont fait un très bon match en emmagasinant un maximum de confiance. C’est une équipe qui a de formidables individualités. Elle se cherchait un peu depuis le début de saison, mais les retours de joueurs clés comme Sergio Parisse ou Felipe Contepomi ont consolidé le collectif. Ils avaient besoin d’un match référence à l’extérieur. Je pense qu’ils reviennent de Toulouse avec ! Ils ont pu faire trembler les Toulousains jusque dans les dernières minutes et imposer leur plan de jeu. Ils voudront confirmer tout cela pour leur premier match de la saison au stade de France. On a intérêt à s’y préparer ! »
D’autant que le staff parisien compte désormais un entraîneur du nom de Mario Ledesma, qui connaît parfaitement les Clermontois et leur manière d’aborder les rencontres. Une donnée supplémentaire qui ne perturbe pas pour autant la façon de penser du groupe auvergnat, décidément d’une fraîcheur et d’un enthousiasme à toute épreuve, dont Benjamin se fait un remarquable porte parole « On ne va pas changer ce qui fait notre force depuis le début de l’année, à savoir, chaque week-end a sa vérité ! Que ce soit à l’extérieur ou a domicile, on essaye de se focaliser indépendamment de notre adversaire sur nos 80 minutes. Pour l’instant cela nous a bien réussi alors on va continuer comme cela » tranche le talonneur auvergnat qui ne cache ni ses ambitions, ni sa motivation.

« Pour l’ensemble du groupe, le fait de jouer au Stade De France suffit à l’événement et il nous tarde qu’une seule chose : être sur la pelouse samedi après-midi ! » et ce n’est pas Gerhard Vosloo, qui n’a jamais mis les pieds sur les Stade de Saint Denis qui va le contredire. « Je suis très impatient, ce sera mon premier match au stade de France et nous travaillons bien pour aborder cette rencontre face à une belle équipe du Stade Français, dans les meilleures conditions. »
Un arbitre irlandais, un adversaire habitué aux joutes européennes, un stade international, un contexte acquis à la faveur de nos adversaires tout est réuni pour une préparation idéale au futur déplacement des « jaune et bleu » à Ravenhill, pour y affronter en ouverture de la compétition européenne la province de l’Ulster. « Oui on commence maintenant à préparer la HCup, confirme Gerhard Vosloo, nous avons besoin de nous familiariser avec certaines associations et acquérir des automatismes pour rentrer dans cette compétition avec des certitudes. » Ce sera tout l’enjeu de cette rencontre face au Stade Français….

(site off ASM CA)

Entretien avec Benjamin Kayser

« se persuader que nous en sommes capables ! »



Dans un système de jeu qui depuis de nombreuses saisons donne beaucoup de responsabilités au talonneur, il n’aura pas fallu longtemps pour que l’ancien Tigers trouve ses marques et ne rugissent à nouveau sous les couleurs clermontoises. Omniprésent depuis le début de saison, Benjamin a retrouvé la forme internationale au point de frapper, à nouveau, à la porte de XV de France. Avant de retrouver le sol anglais, le talon des « jaune et bleu » nous livre ses impressions sur ce quart de finale européen et la préparation qui le précède. Entretien…

Benjamin, j’imagine que c’est pour vivre ce genre de moments que tu as rejoint Clermont et que vous travaillez depuis le mois de juillet…
Oui évidemment, cela vient récompenser tout le travail que nous effectuons depuis le début de la saison. Nous avons eu de grands matches ici à Clermont ou à l’extérieur, nous avons déjà partagé beaucoup de bons moments, alors, dimanche ce sera un peu l’apothéose de tout cela sans pour autant en être la fin. Depuis le début de l’année, nous avons joué beaucoup de rencontres, mais toujours avec la possibilité de se rattraper le week-end suivant. Là, ce ne sera plus le cas. Nous rentrerons, dimanche, de plain-pied dans les phases finales et cela est très excitant, il y a vraiment un parfum particulier. C’est pour jouer des matches comme celui-là que l’on est fier de porter les couleurs de Clermont. L’ASM fait partie des grandes écuries européennes qui peuvent prétendre à un beau parcours en Coupe d’Europe. Nous sommes en quart mais nous espérons plus et notre saison ne sera réussie que si nous arrivons à décrocher quelque chose d’ici au mois de juin, sur un tableau ou sur un autre. Je pense que quoi qu’il arrive dimanche, ou dans quelques semaines, notre saison ne sera pas gâchée mais nous l’oublierons vite si nous ne remportons rien. Nous allons tout faire pour nous en souvenir longtemps…

Depuis le début de la saison, notamment grâce à une défense performante et beaucoup de maîtrise, vous avez pris beaucoup de confiance en déplacement. J’imagine que cela est aujourd’hui très important avant d’aller défier les Saracens chez eux ?
Oui bien sûr. Je crois qu’en début de saison nous avons rapidement brisé ce mythe des matches à l’extérieur en allant gagner chez des gros, même avec des équipes remaniées. En France on a tendance à croire que certaines équipes sont intouchables à domicile. Nous avons vite démontré le contraire et avec le retour des internationaux nous sommes parvenus à maintenir le rythme à l’extérieur sur toutes nos rencontres, sauf peut-être au Stade de France où nous sommes passés à côté. Psychologiquement, ce parcours à l’extérieur nous a beaucoup aidé à prendre conscience de notre potentiel. Nous nous sommes appuyés, sur une grosse défense et un état d’esprit irréprochable. Mais ne nous trompons pas, cela ne suffira pas à gagner au Saracens. Si nous défendons durant 80 minutes nous finirons pas craquer, il faudra se montrer plus ambitieux et faire valoir nos atouts offensifs. Pour gagner en Angleterre, il faut avant tout se convaincre que mentalement nous sommes capables de le faire. Il faudra ensuite avoir une défense agressive et disciplinée puis maîtriser la conquête. Offensivement, nous devrons être capables de tenir le ballon et nous devrons nous montrer réalistes lorsque les opportunités se présenteront.



Toi qui a joué plusieurs saisons en Angleterre, quel regard portes-tu sur cette équipe des Saracens ?
C’est l’équipe qui a vraiment secoué le champion anglais avec Northampton, ces dernières années. Les deux dernières finales de championnat ont opposé les Saracens à mes anciens coéquipiers de Leicester. Il y a deux ans les Tigers avaient remporté le titre à la 81e minute et je m’étais dit que les Saracens n’allaient jamais s’en remettre. Un an plus tard, ils décrochaient le premier titre de leur histoire face à ces mêmes Tigers, sans la moindre contestation. Je constate qu’ils sont toujours plus forts au fil des saisons. C’est une grosse écurie anglaise qui a su créer une identité d’exilés sud-africains qui semble bien lui convenir. Ils ont de grosses ambitions et, comme nous, après avoir gagné le respect de tous en décrochant un premier titre national, ils cherchent à exister sur la scène européenne. C’est une équipe qui force le respect, car ils sont partis de très loin et ont su, en très peu de temps, reconquérir les sommets.

Jamais, les Clermontois n’ont franchi l’étape des demi-finales de la compétition européenne, avec ce match à Vicarage Road, vous avez l’opportunité d’écrire une nouvelle page de l’histoire de l’ASM…
Oui, j’ai appris cela avec surprise il y a quelques semaines. La Coupe d’Europe est une compétition intransigeante, la moindre erreur se paye cash et chaque saison les équipes progressent et de nouvelles équipes apparaissent. Je me souviens, il y a quelques années que le Leinster ne faisait peur à personne, aujourd’hui, ils font trembler toute l’Europe. C’est un peu la même chose avec les Saracens. Cette compétition est très compliquée et notre premier objectif était de sortir des poules. Maintenant qu’il est atteint, Vern aime nous le répéter « il ne nous reste plus que 3 matches pour être champion » ! Sans aller trop loin, ni sans aller trop vite, je crois que nous pouvons prétendre à des ambitions dans les deux compétitions. Ca ne veut pas forcement dire que nous allons tout gagner mais en tout cas nous nous en donnerons les moyens. Le but n’est pas d’aller en demie pour entrer l’histoire du club mais d’aller au bout.

Est-ce que tu perçois depuis le début de la semaine des signes qui laissent penser que cette semaine n’est pas vraiment comme les autres ?
Très honnêtement, cela fait plusieurs semaines que nous commençons à penser à ce quart de finale. A la vidéo, nous avons depuis plusieurs semaines des petits rappels sur cette rencontre, nous sommes aussi très vigilants sur certains détails au niveau de la stratégie. Nous avons aussi utilisé les matches à l’extérieur pour travailler certaines choses que nous aimerions retrouver dimanche. Je crois qu’il y a aussi suffisamment d’expérience dans ce groupe pour que tout le monde se prenne en main aussi bien individuellement que collectivement. Nous savons que l’intensité montera d’un niveau à mesure que nous avancerons dans la compétition. Nous savons aussi qu’il faudra des niveaux d’intensité et de concentration encore supérieurs à ceux que nous avions eu face à l’Ulster. Nous sommes peut être encore plus vigilants et concentrés sur tout ce que nous entreprenons durant cette semaine. Mais nous ne voulons pas tout changer, nous voulons relativiser l’événement pour ne pas nous disperser dans un surplus d’émotion, cela reste un match de rugby. Nous sommes bien sûr concentrés aux entraînements mais nous restons très relâchés en dehors. On aura le temps de laisser la pression monter ce week-end. Nous voulons aborder cette rencontre en étant sûrs de notre force et en nous vidant sur le terrain tout en gardant le maximum de lucidité sur ce que nous avons à faire. Si nous respectons cela, nous n’aurons rien à regretter et nous gagnerons.

(site off ASM CA)