Entretien avec Mario Ledesma« Ils sont en train d’écrire une autre page de l’ASM ! »
Après 6 saisons à l’ASM, le talonneur emblématique du groupe champion de France en 2010, Mario Ledesma, reviendra au stade Marcel-Michelin de l’autre côté de la barrière et sous d’autres couleurs. Un moment qui sera très particulier pour l’un des anciens protégés du Michelin. Avant cela, Mario revient, longuement, sur son passage de joueur à entraîneur et sur le regard qu’il porte désormais sur son ancien club. Un regard plein de respect et d’émotion…
Mario, après 6 saisons à l’ASM, tu retrouveras, samedi, le stade Marcel-Michelin. Est-ce un moment que tu attendais particulièrement ?Je ne sais pas si je l’attendais particulièrement, mais c’est certain que c’est un moment qui sera particulier. Particulier dans le bon sens du terme, ce sera chargé d’émotion, je serai heureux de revoir ceux avec qui j’ai passé de formidables saisons. Il me tarde de revoir des regards, des sourires autour du stade et dans le public. J’espère que je serai bien accueilli…J’ai eu une relation particulière avec ce public, qui me l’a toujours bien rendue lorsque j’étais joueur, alors j’espère que, même sous d’autres couleurs, cela ne changera rien. J’ai passé des années
extraordinaires à Clermont et, avec tout le monde, nous nous sommes beaucoup investis pour ramener à l’ASM son premier titre. Il y a un lien puissant qui s’est tissé entre les joueurs de cette saison et ceux qui,des tribunes ou de partout en Auvergne, nous ont soutenus. Nous resterons toujours les premiers !
"Je suis en paix avec ma fin de carrière."Après 6 mois de l’autre côté de la barrière, comment te sens-tu ? Comment s’est passée ta prise de fonction ?Je suis un privilégié du Rugby. En tant que joueur, j’ai vraiment bien profité du terrain. Je suis en paix avec ma fin de carrière. Franchement, lorsque j’ai commencé à jouer au Rugby, jamais je n’aurais imaginé vivre autant de grands moments sur les pelouses. J’ai décidé de ma fin de carrière. J’ai conscience que c’est une grande chance de pouvoir choisir cela. Certes, nous aurions pu aller au bout, mais je quitte le Rugby en tant que joueur sur un ¼ de finale de la Coupe du Monde face aux All-Blacks, chez eux, dans un match où nous avons rivalisé. Je pars à 38 ans, sur ce match avec un titre de champion de France et des milliers de bons souvenirs, c’est plus que je n’aurais
jamais rêvé ! La transition vers le métier d’entraîneur continue de se faire au fil des semaines. J’essaye de m’adapter chaque semaine et de découvrir, tout le temps, de nouvelles choses. Je m’appuis beaucoup sur mes joueurs. J’ai la chance de compter dans mon effectif des garçons avec beaucoup d’expérience et je n’hésite pas à m’en servir. Nous avons, par exemple, fait récemment des « skills » de grattage, quand tu as un garçon comme George Smith dans ton équipe, tu ne vas pas lui apprendre comment faire, alors tu encadres pour que tous puissent en tirer le meilleur. J’ai forcément des idées assez précises de là où je veux aller mais j’essaye de me montrer ouvert et de baser mon influence sur le groupe par de l’échange et du partage. Je continue de prendre beaucoup de plaisir sur un terrain de rugby, mais différemment.
Lors du match aller, pour tes retrouvailles avec Clermont, le Stade Français avait posé de gros problèmes aux Auvergnats. On imagine que tu n’y étais pas pour rien. En sera-t-il de même samedi ?J’espère (rires) ! Nous avions posé des problèmes surtout en touche, mais cela n’avait rien à voir avec moi ! Nous avons une équipe pour cela, c’est undomaine que nous travaillons beaucoup et où nous avons des joueurs très
performants. Oui, j’interviens dans l’analyse des adversaires dans ce domaine et j’y consacre beaucoup d’énergie, et oui je connaissais le fonctionnement de mon ancienne équipe, mais franchement j’ai lu n’importe quoi après cette rencontre et cela m’a bien fait rire. Les Clermontois ont apporté beaucoup de changement dans leurs lancements après que je parte et Vern avait dû prendre soin de changer les annonces.
Après la défaite face à Toulouse, était-ce important de rejouer rapidement et de gagner face à Exeter ?Oui, nous avions, d’ailleurs, un peu d’appréhension à savoir comment le groupe allait réagir. Ils ont montré beaucoup de fierté en gagnant dans un match très engagé, très compliqué. Il aurait pu y avoir une sorte de
débandade qui nous aurait compliqué la fin de saison mais au contraire, les gars ont su répondre. Ils ont su reprendre la dynamique positive qui était la nôtre avant la rencontre face à Toulouse et nous sommes en plus qualifiés pour les demi-finales du Challenge. Nous allons maintenant terminer la saison sans nous poser de question et en jouant les derniers matches à fond. Il nous reste deux options pour atteindre notre objectif européen, on va essayer de ne pas les gaspiller…
N’y a-t-il pas un peu de frustration de n’avoir pas su aussi bien gérer lesmatches à l’extérieur que ceux à domicile ; et si oui, comment expliques-tu cette différence ? Oh que si ! Et très franchement, je n’en sais rien car si je le savais cela ferait un moment que nous aurions corrigé le tir. C’est bizarre. De toute ma carrière de joueur, je n’ai jamais connu cela ! Nous avons été capables de mettre
50 points à domicile à des équipes chez qui nous avons été incapables de rivaliser. C’est probablement dans l’approche mentale où il y a un problème mais c’est assez difficile de le localiser. C’est bizarre…
« je garde beaucoup de liens affectifs avec ce club ! »Dans ce contexte, dans quelles dispositions allez-vous vous présenter au Michelin ?J’espère que nous serons capables de rivaliser avec Clermont et pourquoi pas plus si nous en avons l’opportunité. Nous sommes à la recherche de points et nous essayerons de ramener à Paris tout ce qui sera à notre
portée. Je sais ce qui nous attend au Michelin. J’ai été très impressionné par le match de l’ASM face aux Saracens. Ce n’était peut-être pas le match le plus flamboyant du week-end, mais je crois qu’à ce niveau, j’ai rarement vu l’ASM maîtriser aussi bien son sujet. Je m’attendais à les voir gagner, mais pas de cette façon. Ils ont semblé être inébranlables, rien ne pouvait les atteindre. Même en fin de rencontre devant leur ligne, ils n’ont jamais rien lâché, quel plaisir àvoir ! J’étais vraiment heureux, content pour eux, pour mes anciens coéquipiers et le staff. Ils sont en train d’écrire une autre page de l’histoire de ce club. C’est presque dommage qu’ils affrontent le Leinster lors de la prochaine étape, cela aurait été une finale rêvée. Elle aura lieu avant l’heure, et je suis sûr qu’ils vont passer, c’est l’année de Clermont ! Je suis content de ce qu’ils arrivent à produire et heureux de voir tous ces jeunes, avec un potentiel énorme, pointer le bout de leur nez et s’affirmer.
On sait maintenant que tu as suivi ce match face au Saracens, en sera-t-il de même à Bordeaux ? Je vais même essayer d’y aller ! Si j’ai la possibilité de me libérer pour cette rencontre, je descendrai à Bordeaux. Ce match promet beaucoup entre deux équipes offensives et bien organisées. Ce sera un grand moment. J’ai passé tellement de bons moments en Auvergne que je garde beaucoup de liens affectifs avec ce club. J’ai beaucoup d’amis à Clermont et je regarde toujours le club et ses joueurs avec un regard particulier. J’essayerai d’aller voir cette demi-finale car je pense que ce sera le match de l’année !
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source : site off asmca--------------------------------EDIT MODERATION------------------------------Attention à la présentation de tes posts, merci.--------------------------------------------------------------------------------- 
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