Mirefleurs (Puy-De-Dôme), le 17 mai. Morgan Parra, le demi de mêlée des Bleus de 22 ans, regarde le paysage au sud de Clermont-Ferrand, du haut de sa terrasse dans sa maison en construction. Sept joueurs de l’équipe de France retenus pour la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande nous ont ouvert les portes de leur domicile et vous offrent une visite guidée de leur univers intérieur. Aujourd’hui, le demi de mêlée clermontois Morgan Parra.
«Salut ! Passez par en bas. » Pieds nus sur un mur de parpaings à l’état brut, Morgan Parra toise son chantier et indique le début de la visite.
Las d’être locataire, le demi de mêlée des Bleus a fait construire à Mirefleurs, ancienne cité vigneronne située à une vingtaine de minutes de Clermont. « J’ai laissé pas mal d’argent dans les locations, j’aurais pu investir plus tôt, grimace-t-il. C’est un placement, je sais que je ne vivrai pas en Auvergne après le rugby. »
L’emplacement, à flanc de colline face à la chaîne des volcans du Puy-de-Dôme, lui a été indiqué en août 2010 par
Julien Bonnaire, son ami, équipier et désormais voisin. « J’ai eu un coup de cœur », sourit le jeune homme de 22 ans. Le Messin passé par Bourgoin a vu grand : 1900 m2 de terrain, 270 m2 habitables sur trois niveaux, piscine, terrasse boisée, piste de pétanque…
Lorsqu’il nous a reçus, le joueur s’agaçait de voir les travaux s’éterniser : « Tous les week-ends, des amis viennent de Bourgoin, la famille de Lorraine, ça m’embête de recevoir comme ça… » Menés à la baguette, les ouvriers ont dû mettre les bouchées doubles avant le départ de leur célèbre client pour la Nouvelle-Zélande. « En août 2010, l’architecte a voulu me faire plaisir en me parlant d’une livraison pour janvier ou février, poursuit le maître des lieux. Finalement, ça a pris un an! On est un peu fautifs tous les deux, j’ai voulu aller vite, je lui ai mis la pression, j’ai modifié le projet, revu certains matériaux… »
« Je ferai sans doute ma prochaine maison très différemment, mais celle-ci me plaît »Aussi exigeant dans la vie qu’il l’est sur le terrain derrière son pack, le parfait complément de
François Trinh-Duc à la charnière du XV de France peut être satisfait du résultat. « Tout est organisé pour que mes invités se sentent chez eux, savoure-t-il. Je suis parti très jeune de chez mes parents en centre de formation et j’ai voulu un grand espace familial pour reproduire ce qui m’a manqué il y a quelques années. Le style? Une maison que les autres n’ont pas, faite pour la vie en communauté. »
Fièrement, l’hôte fait visiter et souligne les couleurs qu’il aime : « Du blanc, du gris, une touche d’orange mais le ton reste neutre. » En poussant la porte de sa chambre, où les affaires de sport empilées laissent entrevoir son lit poussé contre un mur, il lance fièrement : « C’est mon espace, comme un studio dans ma maison. »
Dans la pièce voisine, le menuisier effectue les ultimes retouches d’un grand dressing. Où se cachent ses trophées de rugby? « Je m’en moque de passer devant ma photo avec le bouclier de Brennus, balaye le champion de France 2010. La salle des souvenirs, on verra plus tard. » Le joueur de cartes préfère passer du temps entre amis dans son sous-sol, où une salle de poker est illuminée par trois spots fixés sur un plafond rabaissé. Un ultime grognement en montrant des finitions approximatives qui nécessiteront des retouches, puis l’éternel insatisfait finit sur une note positive : « Je ferai sans doute ma prochaine maison très différemment, mais celle-ci me plaît. C’est très fonctionnel. Lorsque je vendrai, les acheteurs n’auront qu’à poser leurs meubles. »
source :le parisien