A deux jours de la demi-finale de Coupe du monde entre le XV de France et le pays de Galles, retrouvez les dernières infos concernant les deux équipes
France10h05. Il pleut toujours sur Auckland. Cela n’empêche pas les Bleus de mettre du cœur à l’ouvrage. Echauffement en commun puis distribution des chasubles pour une opposition. Seul Dimitri Yachvili, qui se ressent toujours d’une grosse contusion à la cuisse, est exempté. La suite ? Les journalistes sont priés de quitter le bord du terrain, les quinze minutes ouvertes à la presse sont arrivées à leur terme. Morgan Parra avouera avoir pris un bon coup sur le nez qui l’a fait abondamment saigner.
12h15. Les condamnés du jour prennent place sur l’estrade. Aux côtés d’Imanol Harinordoquy, Pascal Papé, David Marty et Morgan Parra (arrivé en retard), on remarque la présence d’Emile Ntamack, l’entraîneur en charge des lignes arrières perdu de vue depuis un mois. «Je ne me cachais pas, grince l’ancien Toulousain. J’avais redéfini mes priorités…» Les quatre joueurs ont visiblement envie d’être ailleurs et multiplient les facéties. Harinordoquy et Papé enregistrent des petits messages sur les nombreux dictaphones déposés devant eux, en coupent certains. Le Basque, l’un des deux Bleus avec Yachvili à accepter de parler en anglais, s’y risque. Pour un savoureux mélange de «franglais» qui provoque quelques éclats de rire. Mais la palme revient à Pascal Papé. A un journaliste qui lui demande comment il aime le poireau, il réplique sèchement «je n’aime pas ça». Un ange passe et le deuxième-ligne tente de se justifier. «Ce n’est pas des conneries, je n’aime vraiment pas ça, je ne vais pas inventer quelque chose pour vous faire plaisir», maugrée le joueur du Stade Français, déclenchant l’hilarité de Morgan Parra. L’ouvreur tricolore reprend sur sérieux pour se déclarer candidat au rôle de buteur au relais de Yachvili, handicapé par sa blessure à la cuisse. «C’est une pression supplémentaire mais je suis prêt à en assumer la responsabilité.» La décision sera prise au dernier moment.
13h00. Comme la veille, les joueurs ont après-midi libre. Une sortie en bateau était programmée mais tous les joueurs ont déclaré forfait. Eparpillement par petits groupes dans les rues d’Auckland. David Marty rejoint sa femme et sa petite fille. Alexis Palisson et Romain Millo-Chluski boivent un café en compagnie de Serge Betsen en terrasse au pied de la Sky Tower. Le staff, lui, embarque pour la partie de pêche. Accompagné de ses trois fils, Marc Lièvremont apprécie le moment de détente. «On est concentré à 100% sur la demi-finale mais ça fait du bien de prendre une pause et de naviguer dans la baie d’Auckland.» Retour à la Marina quatre heures plus tard avec le plein de daurades et de kahawai.
Galles14h00. Les Gallois sont vraiment détendus. Malgré la présence de supporters enthousiastes qui posent à leurs côtés pour des photos-souvenirs, ils n’hésitent pas à s’asseoir en terrasse pour boire… de l’eau ou des sodas. Shane Williams, James Hook, Mike Phillips et Andy Powell prennent leur temps. Ils ne sont pas convoqués pour la conférence de presse.
15h00. Petite salle au 7e étage du Sky City Hôtel. Deux fois plus de journalistes que pour le point-presse des Français. Assis à la «top-table», Warren Gatland et Sam Warburton, le sélectionneur et le capitaine, répondent aux questions pendant quinze minutes. La nouvelle tombe : Rhys Priestland, le demi d’ouverture blessé à l'épaule, est contraint de déclarer forfait. Il est remplacé par James Hook plutôt que par Stephen Jones et ses 102 sélections. «C’était un choix difficile, on l’a fait à pile ou face», ironise Gatland. La raison de son agacement ? Les questions insistantes des journalistes français sur l’inédite sobriété de ses joueurs. «On écrit beaucoup de choses à notre sujet, comme quoi on vivait comme des moines, sans alcool. Mais, pour la plupart, c'est complètement faux. Il n'y a eu aucune interdiction au sujet de la consommation d'alcool dans cette équipe. Les joueurs ont simplement décidé d’eux-mêmes d’être plus raisonnable.»
A ses côtés, Sam Warburton ne pipe mot. C’est à sa demande que les Diables rouges sont devenus des buveurs d’eau. En revanche, son visage à la Lino Ventura (jeune) s’illumine quand on évoque les 50 000 supporters attendus samedi matin au Millennium de Cardiff pour assister en direct à la demi-finale sur écran géant. «C'est génial d'avoir cet immense soutien à la maison. On reçoit des centaines de messages. C'est la folie au pays de Galles.» De quoi faire perdre son insouciance au jeune capitaine du XV du Poireau ? «On m’a appris à m'amuser sur le terrain. C'est ce qu'on dit aux enfants quand leur talent se révèle de bonne heure. Je m'amuse tellement ces temps-ci. J'aime aller sur le terrain, endosser mon maillot rouge et jouer pour mon pays. Et je pense qu'il en va de même pour tous les autres joueurs en ce moment.»
15h15. La conférence se poursuit par ateliers. Trois joueurs pour la télé, trois pour la presse écrite. Et trois réservés exclusivement aux médias gallois. Jamie Roberts semble un peu plus stressé que son capitaine. «Je ne veux pas nuire à la confiance des joueurs mais il s'agit d'un match couperet. On ne veut pas mettre un frein à notre jeu ouvert mais on sait qu'avec les Bleus, il suffit d'un changement de possession pour qu'ils vous punissent sévèrement...»
17h00. Les Gallois montent dans leur bus. C’est (enfin) l’heure de partir à l’entraînement…
je vois trop momo mort de rire et tout de suite après reprendre son sérieux comme si rien c'était passé http://coupe-monde-rugby.lefigaro.fr/rugby/coupe-du-monde/actualites/france-pays-de-galles-j-2-508181____________________
edit
Le XV de France refuse de regarder les joueurs gallois de haut et n'hésite pas à voir ses futurs adversaires en demi-finale de la Coupe du monde comme les "All Blacks du Nord".
Les Français se méfient du jeu offensif pratiqué par le Pays de Galles, dont ils font le favori légitime de la rencontre de samedi à l'Eden Park d'Auckland, pour se réserver la place d'outsider qu'ils affectionnent.
"On les sent vraiment en confiance, bien dans leur tête. Les équipes les ont sous-estimés", a analysé le demi de mêlée Dimitri Yachvili.
"Ils ont fait peu de changements dans leur équipe. Ils ont beaucoup de repères, ce qui leur permet d'avoir un jeu très fluide", a souligné le Biarrot.
Solide en matches de poule, notamment contre l'Afrique du Sud, le rugby enthousiasmant des Gallois a une nouvelle fois marqué les esprits lors du quart de finale face à l'Irlande (22-10) samedi dernier.
Avec 26 essais et 202 points inscrits, l'attaque galloise est la deuxième du tournoi, derrière la Nouvelle-Zélande (273 points).
"J'ai le sentiment qu'ils jouent le même rugby que lors de leur Grand Chelem (en 2008), sauf qu'ils ont régénéré leur groupe avec des avants plus mobiles et des joueurs talentueux derrière", a prévenu le sélectionneur Marc Lièvremont.
"Décomplexés", "en confiance", "rapides", "mobiles", "habiles"¸ "adroits", "dangereux", "fluides", les Gallois ont eu droit à un concert de louanges ininterrompu des Français en conférence de presse.
"Ils sont très puissants mais dynamiques à la fois. Leurs avants se déplacent beaucoup et ils sont constamment dans l'avancée", selon l'ailier Vincent Clerc.
"IL FAUDRA ÊTRE TRÈS COSTAUD"
"Ils parviennent à conserver le ballon sur de longues phases de jeu, même quand ils reculent. Même en difficulté, ils ont une réelle faculté à prendre des brèches", a poursuivi le Toulousain.
"Ils ont une fluidité assez déconcertante entre les trois-quarts et les avants. Ce sera difficile à gérer", a pour sa part estimé le centre Aurélien Rougerie."
Privé de son ouvreur titulaire Rhys Priestland, blessé, le quinze gallois s'appuie sur des talents individuels comme le virevoltant ailier Shane Williams, le puissant George North à l'arrière et le brillant troisième ligne et capitaine Sam Warburton.
"Les Gallois sont en pleine confiance et en pleine forme physique. La façon dont ils ont maitrisé les Irlandais qui étaient aussi en forme est impressionnante", a affirmé Marc Lièvremont.
"Ils ont relevé le combat face l'Afrique du Sud. En termes d'engagement physique, c'est le match plus intense de la compétition, le plus engagé physiquement aussi au niveau des déplacements et des contacts", a analysé Julien Deloire, le préparateur physique des Bleus.
Qu'une équipe n'arrive jamais par hasard dans le dernier carré d'une Coupe du monde, les Bleus en ont conscience.
Sans tomber dans l'excès de confiance, ils estiment tout de même avoir les outils pour poursuivre la série de trois victoires face aux Gallois, 21-16 en 2009, 26-20 en 2010 et 28-9 en 2011, à chaque fois dans le Tournoi des Six Nations.
"Il faudra mettre la main sur le ballon et être très costaud sur les phases statiques", a averti le deuxième ligne Pascal Papé.
Le Parisien a livré la recette d'une éventuelle victoire: "Un match de rugby commence par du combat et de la conquête. Si on ne met pas ces ingrédients, on ne gagnera pas".
http://fr.sports.yahoo.com/13102011/81/rugby-les-bleus-ne-veulent-pas-sous-estimer-les-gallois.html