Entretien avec Nathan Hines !

Le seconde ligne clermontois qui a passé plusieurs saison au Leinster et participé au dernier sacre européen des Dubliners, aborde la prochaine demi-finale et évoque les clés de la rencontre. Il se rappelle aussi du quart de finale perdu par Clermont en 2010 et le souvenir qu’il a laissé à Dublin… Entretien

Nathan, 4 matches sans prendre d’essai est-ce la meilleure préparation avant d’affronter l’une si ce n’est la meilleure attaque d’Europe ?
Oui, c’est une bonne chose. La défense est avant tout une question mentale et il faudra que nous ayons la même volonté de repousser nos adversaires que nous avons pu avoir face à Montpellier ou face aux Saracens pour contenir le Leinster.

Qu’est ce qui fait la force de Clermont dans ce domaine ?
La défense, c’est avant tout l’envie et l’engagement. Il faut encadrer tout cela par de l’organisation et de la technique mais cela passe surtout par la volonté d’imposer à l’autre ton envie de le faire tomber ou reculer. Il y a aussi beaucoup de solidarité dans notre groupe et nous avons tous envie de nous donner à fond pour le copain à côté.

« Si nous acceptons de subir, nous ne passerons pas ! »


Même si la défense de Clermont parait prête à affronter le Leinster, nous savons que ça ne suffira pas à remporter cette demi-finale …
Non, c’est certain, si nous nous contentons de défendre pendant 80 minutes nous finirons par encaisser des points et nous perdrons cette rencontre. Ce n’est pas notre intention ! Il faudra saisir les opportunités lorsqu’elles se présenteront. Si nous acceptons de subir, nous ne passerons pas !

Mais nous avons également les moyens de les mettre en danger…
(Il coupe) Oui, bien sûr ! Je me souviens du quart de finale Leinster – Clermont, il y a deux ans. Ce match a vraiment laissé une marque au fer rouge dans l’esprit des joueurs de Leinster. La puissance de l’ASM, ce jour là, était incroyable et nous n’avions fait que subir. Ils savent la puissance et l’intensité physique que nous pouvons développer. Ils se méfieront, mais si nous sommes capables d’avancer sur les contacts, en attaque comme en défense, nous gagnerons ! Nous sommes capables de les faire déjouer !


« Le quart de 2010 a laissé un marque au fer rouge au Leinster !"

Le Leinster a également perdu son dernier match en HCup ici même au Michelin. Te souviens-tu de cette rencontre ?
Oui, bien sûr. Je me souviens que Jamie Heaslip s’était blessé avant la mi-temps et j’avais du jouer à la fois deuxième et troisième ligne, j’étais crevé ! (Rires) Le Leinster avait fait un bon match et récupéré un point de bonus mais l’ASM était vraiment trop fort, ce jour là au Michelin. La semaine suivante à l’Aviva, j’avais été surpris d’inscrire autant de points à l’ASM. Mais je pense qu’en une saison, les choses ont changé. Le Leinster n’a pas vraiment changé et reste une équipe formidable, mais nous avons encore progressé durant cette saison et je pense que l’ASM 2012 est meilleure que celle de 2011.

Quels sont les souvenirs de ton passage là-bas ?
Le groupe qui forme cette équipe est constituée de joueurs formidables avec beaucoup de talents, mais ce sont surtout de bons mecs avec un bon état d’esprit. Le titre en HCup reste aussi un souvenir formidable. La manière dont nous avions gagné a beaucoup marqué les joueurs. Nous avions réalisé une première mi-temps pourrie, avant d’en faire une seconde magique. C’était un grand moment, j’avais inscrit mon premier essai avec Leinster en Finale, et nous avions gagné. Un très grand moment, le genre de moment que nous sommes impatients de vivre à nouveau. Je suis resté en contact avec beaucoup de joueurs, je serai content de les revoir …après la rencontre.

Quelles sont selon toi, les failles du Leinster ?
Ils sont comme tout le monde ! Si nous parvenons à les mettre sous pression, qu’ils reculent à l’impact et que nous sommes capables d’enchaîner rapidement les temps de jeu, ils auront beaucoup de mal à défendre. Quand il y a des grands matches, comme ce sera le cas dimanche, entre deux belles équipes, c’est aussi celui qui a le plus de force mentale et de réussite qui l’emporte.

Le public peut-il jouer un rôle ?
Oui, je pense que cela va beaucoup nous aider. J’ai parlé avec Leo Cullen (NDLR : seconde ligne du Leinster), il me demandait combien de supporters allaient faire le déplacement. Je lui ai répondu que 20 000 supporters seraient derrière nous. Il m’a dit 2000 pour nous ... Je suis sûr que l’ambiance sera exceptionnelle et que nous aurons des frissons au moment de rentrer sur la pelouse. Ce sera un moment génial !

Es-tu impressionné par ce public depuis ton arrivée ?
Comment ne pas l’être ? Le stade ici est toujours plein, il y a beaucoup de respect pour nos adversaires et une ambiance incroyable. Les supporters ne sont pas envahissants, ils savent rester à leur place tout en étant présents. Le rapport entre les joueurs et le public est vraiment unique.

D’un côté, 15 joueurs du Leinster défendront leur titre. De l’autre tu seras le seul …
(rires) Oui, mais franchement je n’y avais même pas pensé ! Je suis focalisé sur les objectifs de l’équipe et le rôle que je dois remplir pour l’équipe et je ne veux pas centraliser ce match sur ma personne. J’ai toujours fonctionné comme cela. Après ma carrière, j’aurais le temps de regarder ce que j’ai réalisé et ce que j’ai gagné. Pour l’instant, je reste concentré, chaque semaine, sur le prochain match afin de mettre en place tout ce qui est possible pour le gagner.

La HCup a-t-elle une image différente de l’autre côté de la Manche ?
Oui je crois, c’est la compétition à gagner quand tu joues au Rugby dans un club anglais, irlandais, gallois ou écossais. C’est ce qui se fait de mieux en club. C’est juste en dessous des matches internationaux. Les meilleurs joueurs d’Europe et beaucoup des meilleurs joueurs du Monde se disputent ce titre qui est probablement l’un des plus difficiles à gagner car il ne permet pas la moindre faute, le moindre match raté. Notre objectif sera d’y arriver !


Source: ASMCA