Entretien avec Thomas Domingo

« Ma saison n’est pas finie ! »

Après de long mois de convalescence et de souffrance entre la salle de soins et celle de musculation, le pilier clermontois, a, depuis un mois, mis le nez dehors et retrouve progressivement toutes ses sensations et le sourire qui va avec. Avec beaucoup de recul et de sagesse sur ses blessures, Thomas s’est patiemment reconstruit, au point d’avoir encore des ambitions pour cette fin de saison, où il espère bien retrouver les pelouses du TOP 14. Des ambitions qui ne dépasseront toutefois pas le cadre de la raison… Entretien

Thomas après de longs mois, on a envie de savoir comment tu vas et où tu en es de ta rééducation ?
Plutôt bien, cela fait bientôt un mois que j’ai repris la course. Cette semaine, j’ai repris les contacts individuellement, avec des plaquages en un contre un, les déblayages, les plaquages sur sac et les courses avec changements de direction. Cela se passe bien, nous sommes très contents de l’évolution. J’ai désormais le sentiment que je progresse à chaque séance. A côté de ces exercices de rééducation, je poursuis la préparation physique pour le reste du corps.

Pas de douleur, pas d’appréhension…
Il y a forcement un peu d’appréhension lors des premiers contacts et les premiers plaquages mais il faut faire avec. La blessure est toujours dans un coin de la tête et cela ne s’en va pas comme cela d’un coup de baguette magique. Avec le temps, le spectre de la blessure disparaît petit à petit…

Justement, en dehors de tout ce qui est physique, as-tu pensé à entreprendre d’autres démarches ? La sophrologie ou d’autres techniques par exemple…
Non pas du tout ! Je me concentre sur tout ce qui est musculaire, la proprioception et le renforcement du genou et des jambes afin de stabiliser l’ensemble et éviter qu’il y ait le moindre relâchement sur des courses ou des changements de rythme. On essaye de rendre l’articulation la plus solide et résistante possible.

Pour ce qui est du haut du corps, Vern nous confiait que tu n’avais jamais été aussi bien préparé, aussi bien au niveau du gainage que musculairement…
Oui, en fait, je n’ai coupé qu’une quinzaine de jours, seulement pour laisser la jambe au repos après l’opération pour éviter qu’elle ne gonfle et que cela ralentisse la cicatrisation. Ensuite, j’ai fait beaucoup de musculation sur tout le haut du corps avec une très grosse préparation. J’étais tous les jours dans la salle de muscu avec un bon programme spécifique préparé par nos préparateurs physiques.

As-tu, déjà, un peu de visibilité sur les semaines et les mois à venir ?
Normalement, le délai de six mois minimum et incompressible sera atteint au début du mois de mai. Si j’arrive à rester sur la même bonne dynamique et sur le même plan que ma première blessure, j’espère pouvoir reprendre le terrain avant la fin de la saison régulière. Cela veut dire que j’aurais repris le contact et l’entraînement collectif une grosse quinzaine de jours auparavant.

Sachant que même s’il est évident que tu montres beaucoup d’envie et même si il y a des besoins à ton poste personne ne prendra le moindre risque sur ta reprise de compétition après deux si longues blessures…
De toute façon tout le monde est sur la même longueur d’onde et personne n’a envie de faire n’importe quoi et de prendre le moindre risque… et surtout pas moi. Je repartirai sur le terrain seulement au moment où je me sentirai à l’aise sur mon genou et quand je ne ressentirai plus aucune appréhension. Bon peut-être pas aucun appréhension puisqu’elles ne disparaissent qu’après les premiers contact et le premier match mais disons que je ne reprendrai pas une semaine trop tôt. Si il faut attendre, une semaine, 15 jours ou un mois, j’attendrai. Pour le moment je me fixe de reprendre avant la fin de la saison, on verra au fil des semaines si cela est possible…

« ce sont quelques mois mis de côté, pas une carrière… »


Ce sera finalement, et ce n’est pas agréable à dire, le même cheminement que lors de ton premier genou. Car bien qu’on ait entendu tout et n’importe quoi sur cet accident de jeu, ce que tu as subi sur ce genou aurait fait craquer n’importe quel autre genou sain…
Oui, c’est vrai que j’ai entendu n’importe quoi sur cette blessure mais c’était inévitable. C’était un accident de jeu, si cela s’était produit sur n’importe quel autre joueur, c’était le même tarif pour lui. Mon genou était en porte-à-faux, le joueur me le tape dans le sens opposé, c’est simplement une question de mécanique. Il faut relativiser, ce sont quelques mois mis de côté, pas une carrière…Je suis encore jeune avec plein de belles choses à vivre.

Est-ce que, durant cette convalescence, tu as connu des moments de doute, de déprime ou au contraire les bons résultats de l’ASM et le fait d’être constamment encadré t’ont permis de toujours regarder devant ?
C’est vrai que les résultats du club m’ont pas mal aidé car l’ambiance a toujours été excellente et voir les copains prendre autant de plaisir a été un chouette moteur. Il y a également toujours cette ambiance incroyable ici au Michelin et les nombreux encouragements reçus tout au long de ces mois qui m’ont fait chaud au cœur. Il y a bien sûr eu des hauts et des bas car à certaines périodes après l’opération, la cicatrisation et la progression de la rééducation stagnent. Il y a des moments où on a l’impression que rien n’évolue et que le temps parait interminable. Mais bon, dans l’ensemble, je dirais que cela s’est plutôt bien passé. J’en ai profité pour basculé sur des choses que je n’avais pas forcement le temps de faire. J’ai profité de ma famille, de mes amis et j’ai pu faire de vraies fêtes de fin d’année avec mes proches, alors qu’habituellement le temps est très limité. J’ai profité de ces moments positifs pour aller de l’avant dans ma réhabilitation.

Comme tu disais, les blessures permettent aussi de relativiser…
Oui, c’est certain, cela nous permet de nous resituer, de faire le point sur notre situation en réalisant la chance que nous avons de vivre de notre passion. Je n’ai pas un caractère a me mettre six pieds sous terre, au contraire, je crois que j’arrive bien à basculer sur d’autres choses et à bien relativiser. C’est ce qui m’a permis de rebondir après la deuxième blessure…

La saison de Thomas Domingo n’est donc peut être pas encore finie ?
Non, je n’espère pas ! En tout cas, on va tout faire pour que ce ne soit pas le cas …

source: ASMCA

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j'aime vraiment l'etat d'esprit de thomas!!
j'ai vraiment hate de le revoir joue!